jeudi 10 octobre 2013

Crèches: la bonne, la brute et la truande

Tout parent le sait: la recherche de LA crèche parfaite, c'est pire que la recherche du Saint Graal. Déjà, parce qu'une crèche, peu importe sa qualité, est un établissement rare à Bruxelles. La pénurie se fait de plus en plus sentir, et on trouverait plus facilement une pepite d'or dans une poubelle qu'une place en crèche à Bruxelles. 

Pour celles d'entre vous qui sont enceintes et qui n'ont pas encore cherché, il est temps. Il est même grand temps si vous avez dépassé le premier trimestre. Lorsque j'étais enceinte de 15 semaines tout rond (on ne peut pas le faire avant), je suis allée m'inscrire sur la liste d'attente au ministère de la petite enfance pour une place dans une crèche communale 10 mois plus tard. Ils m'ont répondu qu'il y avait plus de 700 personnes avant moi sur cette fameuse liste. Bref, ma fille aurait eu une place vers ses 18 ans. Nous avons alors décidé de nous tourner vers les crèches privées.

Pour information, la grande différence entre une crèche privée et une crèche publique, c'est que dans la crèche privée, tu as une chance de trouver une place pour ton chérubin, mais cette chance à un prix: en moyenne 550 euros par mois pour un temps plein, parfois langes inclus, parfois pas. A savoir que la crèche publique est communale et applique un tarif adapté aux revenus de la famille. C'est pourquoi une maman au chômage qui n'a techniquement pas besoin d'une crèche ne payera que 1€ par jour - encore faut-il qu'elle ne soit pas dernière sur la liste d'attente, ou qu'elle ait le bras long.

Bref. Enceinte de 10 mois (hum), je me suis mise à chercher une crèche privée pas trop loin de chez moi. Oui. Parce que j'avais d'abord flashé sur une super crèche avec un super site apparemment dans la même commune que moi et avec une place de libre!!. A 10 min en voiture de notre maison. Mais on n'a pas de voiture. Et en transports en commun, c'était à 1h. Si, si. Une heure. Nous avons donc continué nos recherches et avons trouvé une crèche à 30min avec de la place. Après avoir visité la crèche, nous n'étions pas tout à fait convaincus. Ca sentait le caca. Ou les pieds. Mais les enfants étaient peu nombreux et ils avaient l'air contents. Nous comprendrons plus tard que c'était l'été et que donc la plupart étaient en vacances -  et qu'ils avaient probablement reçu une glace avant qu'on n'arrive, puisque quelques mois plus tard, la crèche de Rêve c'est plutôt transformée en cauchemar. 16 enfants qui hurlent, ma fille malade toutes les deux semaines, une directrice qui se plaint de ne pas pouvoir faire sa sieste avec le bruit des enfants, des histoires d'enfant qui s'endorment partout sauf dans un lit, la crèche qui ferme plus tôt pour que la directrice puisse prendre son train et vivre sa vie de famille, le fait qu'elle soit sur le pas de la porte avec son manteau et son sac, les lumières éteintes quand j'arrivais à 17h40 chercher ma puce (je termine le boulot à 17h) et la remarque quotidienne: "votre fille a été difficile".

Je ne fais pas ici la défense de ma fille. Si elle est difficile, je l'accepte. Mais pourquoi serait-elle difficile à la crèche et adorable avec n'importe qui d'autre, même sans attention constante, même sans spécialement connaître les gens avec qui elle est? Pourquoi ma fille fait-elle des bisous à des inconnus et hurle-t'elle dès qu'elle arrive à la crèche. Vous l'aurez compris, c'est avec une grosse boule au ventre que nous l'avons retiré de là vite fait bien fait et nous sommes débrouillés pendant près de deux mois. Deux mois pendant lesquels mon chéri dessinateur a travaillé pendant qu'elle s'éclatait dans le salon. Toute seule. Sans être difficile. 

Nous avons ensuite trouvé une nouvelle crèche, un peu par hasard, à 3 minutes de chez nous. Nous avons négocié le prix, nous avons visité et nous avons bien cherché les défauts. La directrice, Laetitia, nous a semblé tout de suite très franche et ouverte, contrairement à la précédente et nous avons tout de suite discuté des choses qui nous semblaient importantes: le nombre d'enfants admis (9 maximum), le nombre de puéricultrice (2 quasi tout le temps), la politique vis-a-vis des enfants malades, la nourriture, les horaires. Tout nous a semblé très clair, très carré, très propre et très serviable. 

En pratique, qu'est-ce qui a changé?

- Ca ne sent pas le caca

- Quand la directrice sourit, j'y crois.

- Elle ne m'a jamais dit du mal des autres parents. Hum

- Quand j'ai proposé de faire une adaptation lente à la crèche pendant une semaine, la directrice ne m'a pas regardé de travers, et ne m'a pas dit que ce n'était pas nécessaire. Elle a écouté mes idées, était d'accord avec moi et m'a aidé à trouver le meilleur rythme pour le bien être de ma fille.

- Anaïs arrive à la crèche entre 7h30 et 8h jusque 17h45. C'est long. Mais quand j'arrive pour la déposer, elle danse dans sa poussette et me dit à peine au revoir tellement elle est contente de retrouver ses amis. Et quand je viens la rechercher, elle rigole et veut rester faire des bisous à la puéricultrice.

- Quand j'arrive, les lumières sont allumées. Il y a de la musique et ma fille est en train de jouer avec la puéricultrice. Je ne me suis jamais sentie coupable d'arrive 'si tard' parce que je suis toujours accueillie avec un grand sourire.

- Même si la directrice vit en dehors de Bruxelles et doit se lever au milieu de la nuit pour venir travailler et qu'elle rentre tard le soir, elle ne m'a jamais demandé de venir plus tôt pour qu'elle puisse rentrer chez elle. Parce qu'elle sait que je viens dès que j'ai fini de travailler, et qu'elle respecte son contrat jusque 18h. Ca me donne une claire impression que nous sommes en collaboration pour que tout se passe bien pour tout le monde.

- Tous les jours, la directrice écrit dans un cahier comment s'est passée la journée de petite grenouille. Ce qui fait que même quand je travaille jusque 21h et que je ne l'ai pas vue de la journée, je sais un peu ce qui s'est passé, et ça me fait moins mal au coeur. Je lui réponds et lui parle de l'évolution d'Anaïs. 

- Nous accordons nos violons quand à l'éducation de ma fille. Par exemple, ils lui apprennent à ranger les jouets et du coup nous aussi. Nous avons choisi une éducation sans punition et sans violence, et ils assurent ce suivi à la crèche aussi. Et je leur file des recettes végétariennes contre quelques définitions de jouets enfantins dont je n'ai jamais entendu parler.

- Après presque deux mois, Anaïs n'a pas été malade, à part une petite gastro pendant le week-end, ce qui fait qu'elle n'a pas manqué un seul jour de crèche.

- Il y a 6 enfants. C'est calme. Ils ont tous de l'attention. On ne m'a jamais dit qu'elle était "difficile", parce qu'on s'occupe d'elle et des autres. Je ne les ai jamais entendu lever la voix, elles.

- Il n'y a pas de chaise haute. Les enfants ne sont pas attachés, ils mangent autour de la table s'ils tiennent debout, ou sur un coussin quand ils sont plus petits. L'autonomie et l'indépendance sont favorisées.

- On n'a jamais eu du mal à la déposer, parce qu'on sait qu'elle est bien et qu'elle ne serait pas spécialement mieux à la maison.

Le nom de ma crèche parfaite? La P'tite Tribu à Laeken :)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire