mercredi 19 juin 2013

Une petite claque de temps en temps...

Avec la nouvelle campagne publicitaire contre les maltraitances physiques sur les enfants, le débat est remis à l'ordre du jour: une baffe éducative est-elle déjà une maltraitance. Je ne vais pas ici faire le résumé de ce qui a déjà été tellement bien dit ici et ce qui est clairement illustré avec le spot publicitaire en question:



Ce n'est pas la première fois dans notre société où les choses demeurent acceptées et acceptables pour autant qu'elles fassent partie de la tradition. Si nos parents l'ont fait, et qu'on a survécu, nous aussi on peut le faire. Et voilà comment une mauvaise pratique devient tradition, coutume, banalité et norme. Et presque plus personne ne se pose la question. 

Alors bien sûr, une "petite gifle de temps en temps" ce n'est pas comme mettre son enfant dans une baignoire glacée pendant des heures pour qu'il soit puni, mais quand même. C'est de la violence. Et non, la violence n'est pas éducative. Bien sûr, l'effet immédiat aura convaincu le parent: non seulement, il se sera déchargé de son émotion négative - c'est que ça fait du bien de frapper quand on est nerveux - et en plus l'enfant bruyant, désobéissant, dérangeant, ce sera calmé. Mais vous êtes vous déjà posé la question de ce que ça lui apprenait, en vrai? Ca lui apprend qu'il est impuissant. Que vous êtes la personne qu'il aime le plus et qui l'aime le plus et que vous êtes capables de lui causer de la souffrance souvent bien plus psychologique que physique; une souffrance insidieuse qui fera que plus tard, il ne saura dissocier amour et douleur. Vous lui apprenez que l'être aimé peut trahir. Etre le meilleur et le pire. Le protéger et l'endolorir. Parce qui le protège, quand c'est sa mère ou son père qui lui fait du mal?

Mais alors, me direz-vous, comment peut-on faire pour le punir. Aah, voilà donc le coeur du débat. La punition. Parce qu'évidement la punition, elle, elle est éducative. On ne peut pas faire sans. Sinon, notre enfant ne comprendrait pas les interdits, il ne saura jamais se soumettre à une autorité. Parce que c'est important, dans la vie, dans la société, de se soumettre. Parce que si on ne se soumet pas, on ne s'intègre pas, et on risque de faire bouger les choses. On risque de négocier nos libertés. On risque d'envoyer Hitler se faire foutre quand il nous force à tuer des millions de juifs. Et puis les enfants, c'est pas comme les adultes. C'est bête un enfant. Ca ne comprend rien. Il n'y a que la punition, l'humiliation, la frustration et la violence pour lui faire comprendre que quelque chose nous dérange. Si on lui expliquait simplement, si on lui demandait de trouver des solutions avec nous pour que tout le monde soit heureux, il ne comprendrait pas.

Quelle belle preuve de confiance en l'être humain que nous avons engendré... Quel beau message d'espoir pour l'humanité...


2 commentaires:

  1. salut Jess, j'entre dans le débat avec une opinion différente de la tienne ^^.
    puisqu'on parle de ce que ressent l'enfant, je vais commencer par cela. et quelle meilleure expérience que la sienne pour commenter son opinion (du moins par rapport à ca): j'ai pris des fessées, peu, quand j'étais petit, et trop désobéissant, et contrairement à ce qu'on m'impose de croire (ton blog, le lien que tu as mis, le site veo,..) je n'ai pas de séquelles, je ne pensais pas être impuissant face à la personne que j'aime le plus. je vais etre dur mais pour moi c'est un ramassis de connerie qui permet aux personnes les plus faibles moralement de se reposer sur l'idée que le problème vient d'ailleurs (comme la religion ou la "dépression" par exemple) les enfants entre eux sont bien plus méchants. scientifiquement parlant, l'enfant acquiert la notion de bien et de mal vers 7 ans. si on se base là dessus il est moralement impossible d'expliquer à un enfant en bas age que ce qu'il fait est mal. que faire? (une des alternative est que la remontrance ou la punition ou la fessée crée un réflexe de pavlov jusqu'à l'age ou il est apte à comprendre que c'est réellement mal). la violence existe, qu'on le veuille ou non. un enfant en fera de toutes les facons l'expérience. le fait de ne pas le préparer du tout à la possibilité de la violence te semble t'il une bonne chose? et pire, s'il passe toute son enfance sans frustration, sans interdits un peu durs, le jour ou il aura son premier refus de boulot, le premier décès dans sa famille proche, son premier gros soucis dans la vie ne sera t'il pas plus désarmé que quelqu'un qui connait la frustration, qui y a déjà été confronté? crois tu que le fait d'avoir eu une fessée dans sa vie empechera un jeune de vouloir bouger les choses? (je suis un exemple frappant d'anticonformiste) voilà pour moi la fessée ou la punition sont admissibles dans l'éducation et bien que je respecte ceux qui s'y refusent je ne suis pas d'accord qu'un groupe restreint de personnes qui "croient etre sures" de ce qui est le mieux pour tout le monde me dise que je dois éduquer mes enfants de telle ou telle facon. il y a deja des gens comme ca pour tout le reste (groupe bilderberg ;) )

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  2. Merci d'ouvrir le débat. Je vais commencer par simplement te répondre que je ne te dis certainement pas comment éduquer tes enfants, ni ceux des autres. J'ai simplement exprimé mon opinion et mes sentiments de maman et d'être humain. J'ai moi aussi reçu des fessées, et je n'en suis pas morte et ça ne m'a pas créé de séquelles psychologiques non plus, probablement parce qu'elles étaient peu nombreuses comme toi. Mais je m'en souviens. De chacune d'elle. Autant d'être humains font autant d'expériences, tu vois. Rappelons-nous peut-être que la fessée et autres violences étant communément acceptées font que des parents deviennent carrément maltraitants "parce qu'il faut éduquer". Heureusement, ce n'est pas le cas partout.

    Un enfant n'acquiert pas la notion de bien ou de mal avant 7 ans. Soit. Ca n'empêche pas de leur expliquer pourquoi quelque chose est interdit. Pour autant que ce soit justifié, je suis convaincue que l'enfant comprend et trouve un compromis. Incroyable pour un enfant de 5 ans de trouver une issue à un problème tel que "je veux jouer de la musique, tu as mal de tête, alors si j'essayais de jouer de la musique dans ma chambre et de fermer la porte et de faire très doucement comme ça tu n'as pas mal et moi je fais ce que je veux." Pourtant. Incroyable aussi qu'un enfant de 3 ans qui ne connaisse pas la différence entre le bien et le mal décide de devenir végétarien parce qu'il ne veut plus tuer les animaux. Je pense simplement qu'on accorde très peu de crédit aux enfants et à leurs capacités à la compréhension et à la négociation. A tester.

    Ma fille est encore petite et ne peut vraiment m'exprimer les choses avec des mots. Ceci dit, déjà maintenant, lorsqu'elle veut quelque chose qu'elle ne peut pas avoir, nous lui expliquons que c'est interdit et pourquoi. Elle va réessayer bien sûr, mais ça reste interdit. Et elle a de la colère, et de la frustration. Mais jamais nous ne la frappons quand elle insiste. Je change généralement de pièce (loin de la tentation) et la prend dans mes bras pour écouter sa colère. Je lui dit que je comprends mais que dans la vie on ne peut pas tout avoir, que parfois les choses ne vont pas comme on le voudrait. La voilà, la frustration à laquelle elle doit faire face pour se préparer à l'injustice de la vie. Pas ma violence.

    Dire qu'une fessée empêche de vouloir faire bouger les choses est un raccourci mensonger. Bien sûr que non. Mais encourager des enfants à se soumettre à une autorité "parce que c'est comme ça" peut-être. Ne pas confondre les deux, je remettais là simplement en question le concept de punition.

    Le respect est mutuel Yannick. Je n'ai fait qu'exprimer mon avis. Si ça t'as fait t'interroger, ainsi que d'autres, mon but est atteint. Peu importe le changement ou non-changement qui en découle. :)

    Pour aller plus loin: Eduquer sans punir de Thomas Gordon (http://www.amazon.fr/Eduquer-sans-punir-Thomas-Gordon/dp/2501084667/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1371649003&sr=8-1&keywords=éduquer+sans+punir)

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