vendredi 23 août 2013

Le fiasco du massage

Etant moi-même une fervente adepte du massage, j'ai toujours voulu masser mon bébé. En effet, pour moi, le massage est l'expression corporelle de l'amour et de la tendresse. Un moment privilégié où l'on fait du bien à l'autre, où on lui fait prendre conscience de son corps jusqu'à ce que tout entier il se relâche, se détende, et peut-être même s'endorme. Déjà enceinte, je m'imaginais masser ma toute petite.

Ce que j'avais en tête...
A peine née, j'ai donc tout naturellement tenté l'expérience une fois ou deux après le bain. Pas plus, parce qu'elle hurlait et avait l'air de détester la substance visqueuse qu'était cette crème de massage sur son corps délicat. Pas vraiment l'image idéale d'un moment câlin. J'avais lu quelque part qu'avant trois mois, c'était délicat pour un bébé d'apprécier le massage vu qu'il n'aime pas être tout nu et pas dans les bras. J'ai tenté de le masser sur mes genoux, mais ça n'a rien changé.

A 6 mois, j'ai réitéré l'expérience. Vite fait bien fait, avec de la "bête" crème hydratante après le bain. J'ai eu tout juste le temps de lui passer de la crème partout avant qu'elle s'en aille en courant. Enfin, en rampant. J'ai remis mon idée idéale au placard pour "plus tard".

Récemment, petite grenouille a du mal à s'apaiser le soir. Le fait qu'elle marche, court, vole toute la journée l'excite beaucoup, elle est supra curieuse du monde et ne voudrait jamais s'arrêter. Alors quand une phase de sommeil se termine, elle se réveille et parle dans son lit, puis joue, puis parle, puis pleure. Et comme elle dort encore dans notre chambre, moi aussi je pleure. J'ai donc un peu farfouillé mon étagère de bouquins magiques sur les remèdes et idées pour bébés compliqués (ne le sont-ils pas tous?) et ai trouvé qu'un bon massage d'une demi-heure à cet âge là pouvait faire des merveilles sur ces chérubins au sommeil troublé (typique de 12 à 18 mois apparemment). 

C'est donc enthousiaste que je prépare ce soir la séance de massage relaxation de ma petite puce d'amour. Je meurs d'envie de la cajoler, de lui faire du bien. Je lui installe un matelas par terre, sors mon huile d'amande douce de son tiroir empoussiéré, met de la musique de relaxation spéciale pour bébés, lui retire son body, et l'installe sur mes genoux. J'essaye alors d'ouvrir la bouteille d'huile, mais elle gigote et pleurniche: elle veut descendre. "Mais attends!" dis-je, "maman va te faire un massage, ça va te faire trop du bien". Non, non et non, je veux descendre, me répond-t'elle (Langage bébé "ouuaa ouata ouaaaa). Ok. Alors je la pose sur le matelas et lui applique de l'huile en la massant du bout des doigts. J'ai réussi à la masser au moins 8 secondes avant qu'elle ne se relève et se mette en mouvement. Oh, les livres, Tiens je prends un livre. Qui va me lire le livre? "Viens ici, je te dis! Laisse-moi te masser!" Pas moyen. Je manque d'en pleurer. Papa arrive. Lui lit un livre pendant qu'elle est assise et je la masse comme ça. 10 minutes. Chouette. Mais elle n'a pas du tout l'air calmée. Elle veut marcher, aller chercher le cube sur l'armoire. Et puis non tiens, plutôt se balader par là. Bref, tout sauf se calmer. Tout sauf se faire masser.

Alors je décide de la bercer d'abord, histoire qu'elle soit déjà apaisée. Hurlements. Je change de position. Plus gros hurlements. C'est alors papa qui la prend dans les bras et la laisser hurler contre lui jusqu'à ce qu'elle se calme et puis la laisse dans son lit s'endormir toute seule.

C'est ce que j'appelle un fiasco. 

Parce qu'on ne fait pas ce qu'on veut de nos bébés. Parce que ce n'est pas parce qu'on veut leur faire du bien qu'ils perçoivent les choses comme nous. Parce qu'on ne peut pas les forcer même à recevoir notre amour. Que ce soit un bisou, un bercement, ou un massage.

Sur ce je vais ravaler ma frustration et ma tristesse et vais donc ranger mon huile dans son tiroir pour accumuler quelques années de poussière de plus. Qui sait, peut-être un jour...

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